Les fleurs que nous croisons lors de nos escapades ...
Vipérine commune 
 
Nom scientifique : Echium vulgare L.
Règne Plantae Sous règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta Classe : Magnoliopsida
Ordre : Lamiales Famille : Boraginacées
Genre : Echium Espèce : -
       
Hauteur : de 30 à 80 cm.
Floraison : de mai à août.
Altitude : jusqu’à de plus de 1000m..
Autres noms ...
Vipérine vulgaire, herbe aux vipères, herbe à la vipère, buglosse, buglosse-sauvage, herbe-à-la-couleuvre, dragon, langue-d’oie
Etymologie ...
Selon le Littré, ’Ainsi dite parce que le fruit ressemble à une tête de vipère ou plutôt à cause des taches livides de la tige’. D’ailleurs, l’Encyclopédie méthodique note en 1808 que ’Les empyriques " (ceux qui ne tiennent aucun compte des données de la médecine scientifique) ’ont cru reconnoitre dans la forme des semences la figure de la tête d’une vipère, & ils n’ont pas manqué d’affirmer que cette plante étoit bonne contre la morsure des vipères’.
Ce que confirmera une autre encyclopédie en 1822 : ’l’absurde supposition qu’elle pouvait être de quelque utilité pour combattre les accidens occasionés par la morsure de vipère’.
Sauf que la vipérine, c’est pas une vipère, mais une couleuvre, la couleuvre vipérine, une ’petite couleuvre gris-brun, couverte de tâches qui la font ressembler à une vipère’ (Encyclopédie du Dix-Neuvième Siècle, 1838).
Description ...
La vipérine commune "a les racines vivaces , presque ligneuses ; les tiges cylindriques, simples, velues , ponctuées de rouge et de noir ; les feuilles lancéolées (forme en fer de lance), rudes au toucher et tachetées comme la lige, les radicales (qui naissent directement de la racine) longues et pétiolées , les caulinaires (feuilles situées sur la tige) éparses et sessites (quand la feuille adhère immédiatement à la tige); les fleurs bleues, ou rouges, ou violettes, ou blanches, et disposées en épi unilatéral à l’extrémité de la tige. Elle croit par toute l’Europe, aux lieux secs et chauds, le long des bois, des haies, des chemins, dans les champs incultes" (Nouveau cours complet d’agriculture théorique et pratique).
Utilisation ...
En 1809, le Nouveau cours complet d’agriculture théorique et pratique précise : "Son aspect est très élégant, et elle mérite, sous ce rapport d’être employée à l’ornement des jardins. Les poils roides dont toutes ses partis sont couvertes s’opposent à ce que les bestiaux la mangent. Comme elle est excessivement commune dans certains cantons, un cultivateur jaloux de ses intérêts doit la faire couper à la fin de l’été pour en augmenter ses fumiers, ou pour chauffer son four, ou pour fabriquer de la potasse. Les abeilles trouvent d’abondantes récoltes de miel dans ses fleurs.". Effectivement, son nectar abondant ravit tous les butineurs de la nature, comme les abeilles, les bordons, les papillons,etc. On dit aussi qu’ "un hectare de vipérine peut fournir plus de 300 kg d’un excellent miel !"
Par ailleurs, sa racine pivotante qui est longue et épaisse travaille les sols, favorise ainsi le développement du verre de terre.
Médicalement, la vipérine commune se subtitue à la bourrache et à la bugloffe (appelée aussi Fausse bourrache). Ces plantes étaient utilisées depuis longtemps contre les affections fébriles, comme le rhume, et autres grippe, scarlatine, rougeole, etc., et la régulation du système uro-génital et étaient réputées pour être diurétiques et sudorifiques.
Dans les usages populaires, elles étaient aussi utilisées pour le soulagement de la goutte, diurétique, les abcès et inflammations cutanées.
L’Encyclopédie méthodique de 1808 note "que cette plante étoit bonne contre la morsure des vipères, propriété chimérique qui est remplacée par d’autres plus réelles. C’est un dépuratif doux, qu’on peut substituer à la buglosse. Elle est humectante, pectotale ; elle adoucit les âcretés du sang & le purifie. Sa racine passe pour anti-épileptique.", et le Nouveau Cours Complet d’Agriculture de 1809 note qu’ "on en fait usage en médecine, comme adoucissante et pectorale.On l’appelle herbe aux vipères parce que ses semences représentent la tête de ce reptile, et de là on a conclu qu’elle étoit un spécifique contre ses morsures".
Mais en 1822, le "Manuel des Plantes Médicinales" corrige : "on sèche cette plante dans quelques boutiques, parce qu’elle peut servir à remplacer a bourrache et la blugosse ; mais ses propriétés ne la recommandent pas plus que ces deux plantes : elle est beaucoup moins employée, si elle n’est pas même absolument sans usage. Son nom rappelle l’absurde supposition qu’elle pouvait être de quelque utilité pour combattre les accidens occasionés par la morsure de vipère. [...] Tout ce que j’ai dit sur la buglosse peut lui être appliqué."
Mais attention, mal utilisées, toutes ces plantes peuvent être toxique, alors ... mieux vaut consulter son pharmacien !
Liste rouge UCIN ...
La vipérine commune entre dans la catégorie ’Préoccupation mineure’ (LC) : Elle n’est pas considérée comme menacée. Dans cette catégorie sont incluses les plantes largement répandues et abondantes.
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Photographies : © Association Escapades Buissonnières